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qui délivrent après de sérieux examens les titres fort recherchés de licencié et de docteur en Magie.

Ramotch’é est situé dans la ville même de Lhasa, à peu de distance au nord de Labrang, avec lequel il peut lutter d’antiquité, car il fut construit, dit-on, par une des deux femmes de Srongtsan Gampo. Outre son école d’exorcisme, il est célèbre par la grandeur et la beauté de son temple et par les images de Çâkyamouni et d’Ananda rapportées de Chine, prétend la légende, par la reine Wen-tching, déifiée sous le nom de Târâ blanche ou Dolkar[1].

Garmakhia est également placé dans l’intérieur de Lhasa, à l’est de Labrang. On y enseigne spécialement l’astrologie et la divination.

Morou, en dehors mais très proche de Lhasa, possède une imprimerie renommée pour la beauté et la perfection des livres sacrés qui y sont édités. C’est la plus célèbre des écoles de magie blanche et noire.

À leurs dimensions près, les temples (Lha-K’ang[2]) du Tibet sont à peu près tous construits sur un modèle uniforme. Ce sont des édifices rectangulaires, construits en pierre, avec un toit plat couvert en terre battue ou en dalles au milieu duquel s’élève une sorte de pavillon avec un toit de style chinois, orné de petites pyramides, doré sur son faîte et à ses angles. L’extérieur du monument est crépi en blanc, avec parfois, sous la corniche, un large bandeau jaune ou rouge. Aucune fenêtre n’éclaire l’intérieur qui ne reçoit le jour que par la porte, orientée à l’est ou au sud. Deux rangées de colonnes séparent l’intérieur en une nef et deux ailes meublées de coussins qui servent de sièges aux Lamas. L’autel est au fond de la nef, faisant face à la porte, surmonté d’un dais ou parasol d’honneur suspendu aux solives du toit. Cet autel se compose d’une

  1. Sgrol-ma dkar-po.
  2. Palais des dieux.