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quelques caractères tibétains et l’on peut supposer qu’ils ont été imprimés, au moment de la montée de la sève, soit avec un fer chauffé à blanc, soit au moyen d’une dissolution concentrée de potasse.

Parmi les nombreux monastères de l’Église rouge quelques-uns seulement sont intéressants soit par leur antiquité et les souvenirs qu’ils rappellent, soit comme centres de l’enseignement de la secte.

Le plus vénérable de tous est celui de Labrang, situé au centre même de Lhasa et dont la fondation est attribuée au roi Srongtsan Gampo, qui l’aurait fait construire vers l’an 640. Un point intéressant à noter est que toutes les routes principales du Tibet viennent converger à sa porte.

Samyé[1] vient ensuite dans l’ordre d’ancienneté, car il fut édifié au VIIIe siècle par Padma Sambhava, sous le règne de Thisrong Detsan. À cause du souvenir de son fondateur, il est resté métropole de l’Église rouge et en particulier de la secte Ourgyenpa. Ce monastère, célèbre par sa bibliothèque, la plus considérable, dit-on, qui soit au Tibet, est situé sur le bord de Tsangpo, à 60 ou 70 kilomètres au sud-est de Lhasa.

Le monastère de Sakya[2], à environ 90 kilomètres à l’ouest de Tachilhounpo sur la route qui conduit au Népal, mérite une mention toute particulière en tant que lieu d’origine et centre de la secte fameuse qui porte son nom et qui a joué dans l’histoire du Tibet un rôle considérable jusqu’au moment où elle a été dépossédée de sa prédominance par la secte Gélougpa. Il renferme quatre grands temples et une bibliothèque que l’on dit fort riche.

Enfin, il est impossible de passer sous silence les trois monastères de Ramotché, Garmakhia et Morou renommés pour leurs écoles de sciences occultes, véritables facultés

  1. Bsam-yas.
  2. Sas-kya.