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les révolutions et les émeutes du Tibet. C’est dans ce monastère que l’on conserve le fameux Dorjé ou Vajra d’Indra tombé miraculeusement du ciel dans ses environs.

Dépoung[1], à cinq ou six kilomètres à l’ouest de Lhasa, est aussi une fondation de Tsong-Khapa. Il renferme environ 7,000 moines attirés par la réputation de son école d’exorcisme et de magie orthodoxe. Dans son enceinte s’élève un grand temple entouré de quatre chapelles et un palais où le Dalaï Lama passe la saison d’été.

Plus récent est le monastère de Koumboum, situé dans le district d’Amdo, au nord-est de la province de Khams, et il n’aurait rien qui pût attirer particulièrement l’attention s’il n’était construit, à ce que l’on assure, sur l’emplacement de la maison où naquit Tsong-Khapa et s’il ne possédait l’arbre miraculeux sur l’écorce et les feuilles duquel apparaissent, suivant les uns, des images de Tsong-Khapa ou de Bouddhas, ou bien, selon d’autres, des sentences écrites en caractères tibétains. Le Père Huc[2], le prince Henri d’Orléans, W. W. Rockhill ont constaté ce phénomène (tous trois ont vu des lettres tibétaines, mais point d’images) sans pouvoir l’expliquer ; on n’est pas d’accord, non plus, sur l’espèce de l’arbre merveilleux en question, dont une branche a été depuis peu apportée à la Société de géographie de Saint-Pétersbourg. Les Tibétains disent que c’est un santal blanc ; Rockhill, qui en a rapporté des feuilles, suppose que ce peut être un lilas (syringa villosa)[3] ; à la Société de Géographie on l’a reconnu pour un Ligustina Amourensis[4]. Quoiqu’il en soit sur l’écorce, lisse comme celle du cerisier de la branche en question, qui se soulève comme celle du platane, et sur l’aubier sous jacent on peut lire nettement

  1. Bras-spungs.
  2. Huc, Souvenirs d’un voyage en Tartarie et au Tibet.
  3. W. W. Rockhill, Notes on the ethnography of Tibet, et The Land of the Lamas.
  4. Note de M. Henri Chevalier.