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tion ni de l’administration, l’état-major de chaque couvent se compose d’un supérieur, selon le cas Khanpo ou simple Lama ; d’un maître de la Loi, Lopon[1], chargé de l’instruction religieuse ; d’un maître de chœur, Oumsé[2], qui dirige les offices ; d’un Trésorier, Tchagso[3] ; d’un Économe Nyerpa[4] ; de deux Prévôts, Gékos[5], qui veillent au maintien de l’ordre et de la discipline et punissent immédiatement les moindres infractions de quelques coups de la verge de fer dont ils sont armés ; d’un Sacristain, Kounyer[6] ; d’un Astrologue, Tsik’an[7] ; et enfin de plusieurs Échansons, Tchabdren[8], distributeurs d’eau, et Tchamas[9], distributeurs de thé.

Si nombreux qu’on n’en connaît pas encore le nombre exact, les monastères tibétains sont immensément riches. Par donations des souverains et de pieux fidèles, ils possèdent la presque totalité du pays, dont les habitants, véritables serfs, travaillent à leur profit. En plus du revenu de leurs terres, ils encaissent chaque année des sommes considérables du fait des dons et aumônes, en espèces ou en nature, des fidèles et des pèlerins attirés par la pompe des fêtes patronales, des subventions que leur accorde le gouvernement chinois, et plus encore peut-être du commerce auquel ils se livrent. Il y a en effet dans chaque monastère un certain nombre de Lamas marchands — ce sont en général ceux qui ont peu de goût pour l’étude et la méditation — chargés de faire pour le compte de la communauté toutes sortes d’opérations commerciales, principalement le trans-

  1. Slob-dpon.
  2. Um-dse ou Dbou-mzad.
  3. P’yag-mdsods.
  4. Gnyer-pa.
  5. Dge-bskos.
  6. Ku-gnyer.
  7. Rtsis-mk’an.
  8. C’ab-dran.
  9. Ja-ma.