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fidèles les jours de fêtes, s’élèvent le temple (K’ang), la maison du supérieur, plus vaste que les autres et reconnaissable à un bandeau de peinture rouge-brun qui court au-dessous de la corniche du toit, la bibliothèque et l’édifice réservé aux réunions du chapitre. Presque partout cette disposition se retrouve uniforme. D’habitude, autour du mur d’enceinte s’étend une autre ville, laïque celle-là, habitée par les artisans et les marchands fournisseurs des divers objets nécessaires aux hôtes du monastère. Toutefois, quand il s’agit de monastères de Lamas rouges, qui ne sont pas astreints au vœu de chasteté, seuls les célibataires habitent dans l’intérieur du couvent, et les Lamas mariés groupent leurs demeures autour du mur d’enceinte.

En général le site des monastères est choisi avec beaucoup de goût, soit sur le sommet d’une colline d’où l’on découvre un vaste horizon, soit, le plus souvent, dans une vallée fertile adossés à une montagne qui les préserve des vents du nord et de l’est, particulièrement pénibles dans ces hautes régions. Ils occupent d’ordinaire de très vastes superficies en raison de leur population nombreuse de moines, de novices, de postulants et d’écoliers. Les moindres en comptent, dit-on, plusieurs centaines : Galdan en aurait 3,000, Séra et Dépoung 4,000 ou 5,000, Potala au moins 10,000, et le monastère de Kouren, en Mongolie, 30,000.

Pour diriger, surveiller cette foule de religieux et administrer les biens, souvent considérables, de la communauté, chaque monastère possède un état-major qui ne varie que par le nombre des fonctionnaires subalternes naturellement proportionné à celui des hôtes du couvent.

Indépendamment — s’il y en a un dans le monastère — du Khoutouktou ou du Khoubilgan[1], personnages d’ordinaire purement décoratifs qui ne se mêlent ni de la direc-

  1. Lamas incarnés ou Bouddhas vivants.