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des deux conjoints qui survivra à l’autre, etc. ; s’il s’agit de mort, il indiquera de façon certaine si la condition du défunt sera bonne ou mauvaise, dans quel monde et à quelle époque il se réincarnera.

Pour se tirer des calculs minutieux et difficiles que nécessite le prononcé de son oracle, l’astrologue a à sa disposition de nombreux calendriers et des tables de divination appropriées aux différentes circonstances qui peuvent se présenter, mais dont la consultation demande une étude et une science spéciales. Ainsi les tables appelées Gabtsis[1], « calculs cachés » servent à connaître les rapports des astres ; Groubtsis[2] « parfaite astronomie » à faire connaître le caractère bon ou mauvais et l’influence des planètes ; au moyen des Tsérab lastsis[3] on détermine le destin et la durée de la vie d’un individu ; on consulte les Bagtsis[4] pour les mariages, les Çintsis[5] afin de savoir dans quelles conditions un mort renaîtra, les Naktsis[6] pour connaître les époques heureuses ou malheureuses d’une existence[7].

On peut encore consulter le destin au moyen de tableaux divisés en cercles, carrés ou losanges renfermant des nombres, des sentences laconiques ordinairement à double entente, des figures de divinités, d’hommes ou d’animaux ayant une valeur bonne ou mauvaise conventionnelle qui de plus varie selon que nombres ou figures se trouvent dans des relations données. Pour les interroger on jette des dés, ou bien des petits cailloux noirs et blancs dont la couleur influe sur le sens définitif de la case où ils tombent.

  1. Gab-rtsis.
  2. Grub-rtsis.
  3. Ts’erabs-las-rtsis.
  4. Bag-rtsis.
  5. Gçin-rtsis.
  6. Nag-rtsis.
  7. E. Schlagintweit, Le Boudhisme au Tibet, p. 177. — Voir aussi L. A. Waddell ; Lamaism, pp. 450, 465 et 466.