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siste le Prâtimokcha, confession publique complètement distincte de la confession auriculaire secrète que doit faire à son supérieur, ou à quelque ancien, tout moine qui a conscience d’avoir commis un péché d’action, d’omission, de parole ou de pensée. La cérémonie est empreinte d’une grande solennité. Tous les religieux du monastère — ils sont quelquefois plusieurs milliers — s’assemblent dans le temple ou dans la salle de réunion. Après que l’assistance a récité les prières fondamentales, — la formule du Triple Refuge dans le Bouddha, la Loi et l’Église, l’acte de foi en la Loi promulguée par le Bouddha, et le Credo de l’Église bouddhique, — le supérieur s’assure par une série de questions que l’assemblée est régulièrement constituée, enjoint à toute personne impure ou non initiée de se retirer et annonce que l’on va accomplir le Prâtimokcha. Alors le supérieur, ou le plus souvent un ancien désigné par lui, lit les deux cent cinquante articles dans lesquels sont catalogués tous les péchés prévus et les sanctions pénales qu’ils comportent : exclusion perpétuelle ou temporaire de la communauté, pénitences plus ou moins sévères, ou simple réprimande. Après chaque article, le lecteur demande trois fois si quelqu’un des frères a commis le péché indiqué, en invitant le coupable à avouer sa faute. Si aucune voix ne s’élève, l’officiant conclut que l’assemblée est pure de cette transgression. Une fois la lecture de tous les articles terminée, la cérémonie finit par une action de grâces si aucune faute grave n’a été commise, ou par une invocation à la clémence et à la protection du Bouddha s’il s’est révélé quelque crime. Les moines passibles de l’expulsion sont immédiatement dépouillés du costume religieux et chassés du couvent, non sans avoir subi au préalable une sévère correction corporelle d’une centaine de coups de bâton.

Parmi les fêtes à époques fixes, les principales sont :

La fête du Nouvel An, au commencement de février, à l’occasion de laquelle la ville de Lhasa est envahie par les