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conique, ce qui lui donne une grande ressemblance avec un quartier de lune. Ce parait être une déformation stylisée du trident, arme du dieu Çiva, qui représente l’éclair, ou bien les trois Agni, terrestre, atmosphérique et céleste. Chez les bouddhistes, il symbolise les Tri-Ratna « Trois Trésors », c’est-à-dire les trois Bouddhas du passé, du présent et de l’avenir, ou bien la trinité Bouddha, Darma, Sangha « le Bouddha, la Loi, l’Église ».

Le Lotus[1], fleur qui chez les bouddhistes représente la perfection et la pureté, et paraît avoir été primitivement un symbole solaire à cause de sa propriété de sortir de l’eau au lever du soleil, de s’épanouir au milieu du jour et de se replonger sous l’eau à la chute du jour. Il symbolise la pureté en ce que, né dans la vase, ses fleurs et ses feuilles émergées n’en conservent aucune souillure. On en distingue trois variétés : le lotus rouge[2], dont la fleur épanouie sert de piédestal aux images des Bouddhas, le lotus blanc[3], plus spécialement consacré aux Bodhisattvas et en particulier à Tchanrési ; le lotus bleu, utpala[4], attribué généralement aux divinités féminines et aux dieux inférieurs. Sa fleur, en bouton ou épanouie, figure fréquemment dans les mains des Bodhisattvas, entre autres dans celles de la forme particulière d’Avalokiteçvara qui en tire son nom de Padmapâni, « Celui qui a des mains de lotus » ou « qui tient le lotus dans sa main ». Assez souvent aussi il figure isolé sur l’autel en qualité de symbole-offrande.

Le Joyau ou Pierre précieuse[5]. Trésor par excellence. Perle ou Boule lumineuse dont les rayons éclairent le monde. Symbole de la science parfaite ou Bodhi. Représenté sous la forme d’une sphère, le Joyau sacré repose tou-

  1. Pa-dma.
  2. Nelumbium speciosum.
  3. Nymphœa esculenta.
  4. Nymphœa speciosa.
  5. Nor-bu, sc. Rat-na, Mani et Çinta-mani.