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même avant, non seulement les anciens dieux du brâhmanisme, mais ceux de l’hindouisme et du çivaïsme avaient pris droit de cité dans le bouddhisme Mahâyâna, renforcés au Tibet par de nombreuses divinités indigènes, reléguées à la vérité à un rang inférieur, mais recevant quand même un culte fervent de la part de la masse de la population. Enfin nous trouvons, placés même au-dessus des dieux de toute origine, le groupe des saints, grands disciples du Bouddha, fondateurs de sectes et de monastères, et Lamas incarnés.

Le culte que l’on rend à ces personnages divins comporte des sacrifices, c’est-à-dire des offrandes et des prières.

Il y a sept offrandes essentielles, c’est-à-dire indispensablement nécessaires quelle que soit la nature du sacrifice et la divinité qui en est l’objet : offrande d’eau à boire[1], d’eau pour laver les pieds[2], de fleurs[3], de parfums ou d’encens[4], de lumières[5] (littéralement lampes), de nourriture[6] (riz et gâteaux), et enfin de musique[7]. On y ajoute dans certains cas une offrande d’onguent ou d’eau parfumée[8], pour oindre, réellement ou fictivement, le corps du personnage divin, et celle du Mandala de l’univers, cercle magique (que l’officiant trace effectivement par terre ou seulement en pensée et où il place, au centre, le mont Mérou avec les demeures des dieux, les quatre grands continents et les huit petits, les quatre trésors du monde, les sept choses précieuses, les huit déesses mères, le soleil et la lune. Quelquefois le cercle est remplacé par une représentation de cet univers en cuivre doré.

  1. Mc’od-yon.
  2. Z’abs-gsil.
  3. Me-tok.
  4. Dug-spos.
  5. Snang-gsal.
  6. Zal-sas.
  7. Rol-mo, litt. « cymbales ».
  8. Dri-c’ab.