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raconter ou lu. Malgré ces critiques, son ouvrage est généralement tenu comme faisant autorité en la matière.

De 1851 à 1854, l’abbé Krick fit deux tentatives pour pénétrer dans le Tibet par la vallée du Brâhmapoutra, et, à la seconde, fut assassiné à Samé, avec son compagnon de voyage, l’abbé Bouri[1].

Trois Allemands, les frères Hermann, Adolphe et Robert von Schlagintweit, parcoururent, à peu près à la même époque (1854-1858), diverses parties du Tibet et les contrées bouddhistes de l'Himâlaya, en particulier les provinces de Ngary-Khorsoum et de Ladak. Cette exploration assez fertile en renseignements de toute nature, coûta la vie à Adolphe von Schlagintweit[2].

De 1854 à 1858, l’abbé Desgodins et l’abbé Bernard font de vains efforts pour entrer au Tibet par le Ladak, et, à la suite de cet insuccès, l’abbé Desgodins est appelé à la mission du Tibet, établie sur la frontière du Ssé-tchuen. Arrivé à son poste en 1859, il pénètre jusqu’à Tsiamdo (qu’il nomme Tchamouto), capitale de la province de Khams, et tente, en 1862, de gagner Lhasa. Arrêté en route, il se rend à la mission de Bonga, fondée et dirigée depuis 1854 par l’abbé Renou. Malgré des difficultés de tout genre et la destruction totale de la chrétienté de Bonga, l’abbé Desgodins a continué jusqu’à ces dernières années son œuvre de missionnaire doublé d’un géographe distingué[3].

Nous avons encore à signaler, à une époque plus rapprochée de nous, les quatre voyages exécutés, de 1870 à 1885, dans la Mongolie et le Tibet oriental, par le général russe Prjéwalsky ; la tentative funeste qui a coûté la vie à notre compatriote Joseph Martin, mort de fatigue et de privations au moment où il atteignait les avant-postes russes ; enfin,

  1. Deux voyages à la frontière sud-est du Thibet, par les P. P. Krick et Bouri, in-8o. Paris, 1854.
  2. Émile de Schlagintweit, Le Bouddhisme au Tibet.
  3. G.-H. Desgodins, La mission du Thibet, in-8o. Paris, 1872.