claustrale quotidienne du religieux lamaïste est, en réalité, très minutieusement occupée[1].
Un peu avant le point du jour, le tintement de la cloche ou les appels retentissants de la conque marine[2] appellent les hôtes du monastère, qui, aussitôt éveillés, se lèvent, murmurent une prière, font rapidement leurs ablutions, et récitent sur leur chapelet la prière spécialement consacrée à leur divinité tutélaire (chacun se choisit un patron spécial).
À un nouveau signal de la cloche ou de la trompette, moines et novices, revêtus du manteau et du chapeau de chœur, se rendent processionnellement au temple et prennent dans un profond silence les places que leur rang leur attribue. Là, après quelques prières, on leur sert une première distribution de thé, puis ils accomplissent les actes rituels en l’honneur du Bodhisattva Tchanrési, des saints disciples du Bouddha, des divinités tutélaires (Yidams) et pour le salut des morts recommandés à leurs prières. On leur sert ensuite un repas de thé et de gruau, et après une invocation au Soleil ils se retirent dans leurs cellules pour se livrer à des dévotions particulières.
Vers neuf heures du matin, la communauté s’assemble de nouveau dans le temple pour un service en l’honneur des divinités protectrices contre les démons. À midi, nouvelle assemblée après laquelle les religieux prennent leur repas, soit dans leurs cellules, soit au réfectoire. Puis ils sont libres jusque vers trois heures, moment où ils se réunissent de nouveau au temple pour faire les offrandes rituelles, instruire les novices et se livrer entre eux à des controverses sur des sujets de dogme, de discipline ou de philosophie. Enfin, à sept heures, a lieu une dernière réunion de la communauté pour le service d’actions de grâces, suivi de l’examen quotidien des travaux des novices et des postulants.