En plus de ces coiffures d’extérieur, les lamas ont un bonnet de chœur (toujours rouge ou jaune) qu’ils portent pendant les exercices pieux et les offices, sorte de bonnet phrygien rigide surmonté parfois d’une crête de chenille qui lui donne une curieuse ressemblance avec les casques grecs de l’époque homérique.
Comme les Bhikchous de l’Inde, les religieux tibétains doivent être possesseurs de certains ustensiles règlementaires : vase pour recevoir les aumônes, rasoir, trousse à aiguilles, auxquels s’ajoutent un chapelet, un cylindre à prières (K’or-lo), une petite gourde pour l’eau bénite enfermée dans une sorte de sac en drap, soie ou velours, un briquet et un couteau. Toutefois le vase à aumônes, devenu inutile, est remplacé par une tasse à thé en bois, semblable à celle que tous les Tibétains portent continuellement sur eux enveloppée dans un morceau de soie ou un étui de cuir. Le bol à aumônes n’a, en effet, plus de raison d’être par suite de la suppression de la mendicité quotidienne, les Lamas étant nourris et entretenus sur les immenses ressources des monastères continuellement alimentées et accrues par des dons volontaires ou par les impôts de toute nature levés sur la pieuse superstition des fidèles laïques. Il est à remarquer, du reste, que cette suppression de la première et de la plus importante des obligations imposées par le Bouddha à ses Bhikchous est aujourd’hui à peu près générale dans le monde bouddhiste.
La règle s’est également beaucoup adoucie en ce qui regarde l’abstinence et l’alimentation en général. Les jeûnes sont moins fréquents et moins rigoureux, restreints à la saison des pluies (vassa) — ou plutôt à son équivalent calendaire, car elle n’existe pas au Tibet, mais est observée au temps où elle sévit dans l’Inde, — dont la fin doit être marquée par un jeûne absolu de quatre jours, et à certaines cérémonies solennelles auxquelles la communauté se prépare par des jeûnes de deux, trois ou quatre jours. Il est à