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de son précepteur, il se présente devant le chapitre du Monastère, ot après avoir répondu à l’interrogatoire prescrit par le Vinaya sur sa personne et son état, passe un examen sévère sur les questions de dogme qu’il doit savoir. S’il échoue, il est renvoyé dans sa famille et son précepteur est frappé d’un blâme et d’une amende ; s’il est admis, on lui fait prononcer les vœux de la « sortie de la maison » (pravajyâ), on lui rase la tête, on le revêt de la robe jaune ou rouge (suivant la secte) du religieux bouddhiste et on lui donne les ustensiles règlemenlaires. Il est alors Gétsoul et peut assister à tous les exercices religieux, sans toutefois y prendre une participation active.

4. Ordination. — À vingt ans, après avoir fait de nouvelles études théologiques, il peut demander l’ordination qui fera de lui un moine parfait, un Gélong. L’admission à l’ordination comporte un nouvel examen, qui dure trois jours, et une série de controverses sur des sujets religieux, épreuves tellement difficiles que le candidat malheureux est autorisé à les subir trois fois. S’il réussit, il est investi solennellement de tous les droits et les pouvoirs du religieux accompli. S’il échoue, il est à perpétuité expulsé de l’ordre, et généralement va exercer dans les villages les fonctions irrégulières de Lama-sorcier[1].

5. Études supérieures qui confèrent le titre de Lama. — Une fois dûment revêtu du caractère sacré, le Gélong est qualifié pour officier dans toutes les cérémonies du culte et exercer toutes les fonctions sacerdotales, même devenir, à l’élection, supérieur de quelque petit monastère : aussi la plupart s’en tiennent-ils là. Certains, cependant, plus ambitieux ou poussés par l’amour de la science, vont continuer leurs études dans les grands monastères-universités, tels

  1. Voir L. A. Waddell : Lamaism, p. 173.