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Brahmâ, Indra, Tchandra, Garouda, etc., réduits à l’état de divinités inférieures, de serviteurs, d’exécuteurs des ordres des Bouddhas et Bodhisattvas, et également quelques dieux d’origine probablement tibétaine, tels que Pihar ou Béhar, patron des monastères en général, Dgra-lha [1] dieu de la guerre, sorte d’Hercule ressemblant au dieu chinois Kouan-ti et d’ordinaire accompagné d’un chien noir, qui fait surtout la guerre aux démons, et Mé-lha, le dieu du feu (Agni) qui est aussi le dieu du foyer domestique.
Tchandra.

9. Sa-bdag, Dieux locaux — Ceux-ci, d’origine purement tibétaine, sont chargés de la protection du pays, montagnes, fleuves, lacs, fontaines, arbres, champs, maisons, et également des récoltes et des troupeaux. Ils sont extrêmement nombreux, chaque localité ayant son protecteur spécial et par cela même il n’est guère plus possible de les nommer que de déterminer leur nombre. Il en est un pourtant dont le culte est universel dans tout le Tibet, c’est le dieu de la maison Nang-lha, représenté d’ordinaire avec une tête de porc ou de sanglier. S’il protège la maison, il en est aussi le tyran et un tyran très incommode, car sous peine d’encourir sa colère on ne peut pénétrer dans le lieu qu’il a choisi pour sa résidence ; s’il occupe par exemple le foyer, il faut transporter ailleurs le feu de la cuisine ; s’il s’est établi à la porte, il faut faire une brèche dans le mur

  1. Se prononce Dala.