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cinq fleurons, on les pare de colliers, de ceintures et de bracelets précieux, ornements qui les font ressembler au type courant des Bodhisattvas. Sous cet aspect, deux d’entre eux, Akchobhya et Amitâbha, changent de nom, le premier
Tsé-dpag-med.
prenant celui de P’yag-na-rdor[1] et le second de Tse-dpag-med[2]. Ce dernier change aussi de fonction, et de « Lumière infinie » devient « Vie infinie ».

Enfin, dans leur forme tântrique, on les accouple à une déesse[3] qu’ils tiennent étroitement embrassée, et souvent on multiplie leurs bras qu’on charge d’armes et d’attributs magiques ;

2o Sangs-rgyas-dpah-boh-hduns, « Sept Bouddhas du passé ». Ce groupe, qu’on nomme aussi De-bz’in-gç’egs-pa « Tathâgatas », se compose de Çâkyamouni et des six Bouddhas humains qui l’ont précédé sur la terre. Eux aussi ne se distinguent les uns des autres que par leurs gestes. Ce sont : Rnam-gzigs (Vipaçyin), faisant les gestes simultanés de témoignage et d’imperturbabilité ; Gtsug-gtor-can (Çikhin), charité et imperturbabilité ; T’am-c’ad-skyob (Viçvabhu), méditation, K’or-va-hjigs (Krakou-tchanda), protection et imperturbabilité ; Gser-t’ub-pa (Kanakamouni), prédication et imperturbabilité ; Od-srungs (Kâçyapa), charité et résolution ; Çâ-kya-t’ub-pa (Çâkyamouni), prédication et imperturbabilité. Comme les Dhyâni, ces sept Bouddhas peuvent recevoir occasionnellement les formes mystiques et surtout tântriques quand ils remplis-

  1. Se prononce Tchakdor.
  2. Amitâyus.
  3. Yum « Mère », la Çaktî du tantrisme hindou.