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que le dernier, Kyad-par tch’en-po’i theg-pa, contient l’essence des huit autres. « Le P’va-çen renferme 360 questions et 84,000 preuves. — Le Nang-çen contient quatre Gyer-gom et 42 Tah-rag ou divisions de la science méditative. — Le Thoul-çen enseigne à opérer des miracles. — Le Srid-çen traite des 360 sortes de mort et de services funéraires, des 4 manières de disposer les morts et de 81 moyens de détruire les mauvais esprits. — Le Gé-nyen expose les aphorismes relatifs aux corps, à la vie animale, à leur développement et à leur maturité. — L’Âkar donne de nombreuses démonstrations mystiques. — On décrit dans le Yé-çen les démonstrations mentales, et dans le Kyad-par tch’en-po les cinq classes d’Upadeça ou instruction. — Le Tang-çroung décrit les divers genres de Boum, c’est-à-dire les monuments destinés à conserver les reliques.

« Les quatre Gyer-bon, ou véhicules et effets, font disparaître les quatre distinctions de mémoire et d’entendement. L’étude de l’Akar et du Yé-çen épurent les défauts qui obscurcissent la science.

« Le Khyad-par tchén-po peut effectuer à lui seul ce que les autres peuvent faire collectivement. De plus, les quatre Gyer-Bon assurent la jouissance des quatre Bhoûmis (degrés de perfection) d’action honorable pendant plusieurs âges. Le Gényen et le Tong-çroung, après avoir protégé le Sattvam (nature animale) pendant trois Kalpas, le mènent à l’émancipation. L’Akar et le Ye-çen peuvent procurer au Sattvam l’affranchissement de l’existence après sa première naissance. Le Khyad-par tch’en-po peut assurer l’émancipation même en cette vie[1] ».

À les en croire, et le fait en lui-même n’a rien d’invraisemblable, les Bon-pos ont été depuis des siècles en butte aux persécutions des Lamas ; mais les efforts de ces derniers sont restés impuissants à les faire disparaître du

  1. Sarat Chandra Dâs : l. c.