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règne, d’un côté en caractères chinois et de l’autre en tibétains[1] ; et une autre pièce frappée au recto d’une inscription tibétaine et au verso d’une couronne ronde composée de huit fleurettes. Cette pièce appelée tchan-ka, vaut environ 1 franc ou 1 fr. 20 de notre monnaie. Faute de petite monnaie divisionnaire, on coupe cette pièce en morceaux dont la valeur est déterminée par le nombre des fleurettes de la couronne qui y sont contenues. La demi pièce se nomme tché-ptché, le morceau de 5/8 cho-kan et celui de 3/8 ka-gan[2].

Le principe de l’association étant inconnu au Tibet, il en résulte que presque toutes les affaires de gros, qui demandent des capitaux importants, sont entre les mains des économes des monastères, des négociants chinois et des Musulmans. Sur la frontière de l’est, le commerce d’exportation et d’importation est tout entier aux Chinois, tandis que du côté du Cachemir, du Népaul et de Sikkhim il appartient exclusivement aux Musulmans. Le Tibet exporte en Chine de l’argent en lingots, des draps et des étoffes de laines, des fourrures, du musc et des plantes médicinales recueillies sur les montagnes ; il en reçoit du thé en pains ou briques, du coton et de la soie, des porcelaines, des chevaux et des mulets. À l’ouest, il exporte surtout le musc, le poil de chèvre et le borax et importe en échange des cotonnades, des ustensiles de ménage en fer battu, du corail, des pierres précieuses vraies et fausses, de l’indigo et de menus articles de quincaillerie[3].


  1. Desgodins : Mission, p. 211.
  2. Huc : Voyage, t. II, p. 265.
  3. Desgodins : Mission, pp. 298 et 308.