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CHAPITRE IV

Métiers.

1. Agriculture. — 2. Industrie.3. Commerce.

1. Jardinage et agriculture. — Comme la plupart des peuples qui, vivant sous un climat rigoureux, doivent compter exclusivement sur leur activité et leur industrie pour se procurer les ressources indispensables que leur refuse une nature marâtre, le Tibétain est travailleur ; presque tous les explorateurs sont d’accord sur ce point. Scott [1] nous dit que tous vivent de leur propre travail sans attendre l’assistance de leur parenté, et Huc [2] rend hommage à leur laborieuse activité, tout en constatant que les femmes sont plus vaillantes que les hommes, — remarque déjà faite par Turner, et dont nous aurons souvent, par la suite, l’occasion de reconnaître la justesse.

Dans l’aristocratie et la classe aisée, cette activité, surexcitée par l’ambition et la vanité, se porte de préférence vers les emplois publics, et le fonctionnarisme sévit au Tibet avec autant d’intensité que dans mainte contrée de notre vieille Europe ; mais, naturellement, l’accès aux fonctions administratives de tout ordre, si multipliées qu’on les suppose, ne peut être le lot que d’un nombre relativement restreint de privilégiés de la naissance, de la fortune, du savoir ou du favoritisme, et la grande masse de la popula-

  1. D. Scott, Account of Bhûtan ; Asiat. Researches, t. XV, p. 150.
  2. Huc, Voyage dans la Tartarie et le Thibet, t. II, pp. 256-260.