Page:Annales des ponts et chaussées - 5e série, 2e sem. - 1871.djvu/9

Cette page a été validée par deux contributeurs.

M. Minard, que les travaux attiraient et dont les excellents services avaient fixé l’attention de l’administration, fut envoyé en septembre 1822 à Chalons-sur-Saône, comme ingénieur en chef du canal du Centre.

Il venait d’épouser la deuxième fille de M. Désormes dont la fille aînée avait épousé M. Clément, et aux liens de l’amitié s’ajoutèrent les liens de la famille.

Au canal du Centre, il fit de nombreux et importants étanchements, divers aqueducs et 59 paires de portes d’écluses.

Le canal perdait beaucoup, surtout à Vertempierre ; il proposa, pour l’étancher, des maçonneries et des chapes en mortier hydraulique qui réussirent parfaitement et ont été imitées depuis dans plusieurs autres canaux. Les chapes surtout, recouvertes de terre, ont été généralement adoptées, parce qu’elles sont économiques et durables et qu’elles ne modifient pas le profil du canal.

Au milieu de ces délicates opérations un coup terrible vint le frapper ; un fils qui entrait dans sa deuxième année lui fut enlevé en quelques heures par une de ces maladies impitoyables qui déciment les enfants.

Grâce à la bienveillance paternelle de l’administration, qui voulut faire diversion à sa douleur, M. Minard fut envoyé sur le canal de Saint-Quentin où, comme au canal du Centre, des pertes considérables rendaient la navigation intermittente ; et les mêmes procédés eurent les mêmes succès.

Le canal de Saint-Quentin reçut entre ses mains d’autres améliorations importantes ; M. Minard y construisit de nombreux ouvrages d’art, et il acheva la rigole du Noirieux qui a un souterrain de 10 kilomètres, des voûtes sur 5 kilomètres, et qui dût être étanchée sur 2 kilomètres.

Tous les travaux de parachèvement furent exécutés pour le compte des concessionnaires du canal, MM. Honoré frères, qui s’étaient naturellement adressés pour terminer les travaux à l’ingénieur qui les avait si habilement commencés :