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En septembre 1810 il était envoyé, sous les ordres de l’ingénieur en chef Boitard, à Anvers d’abord, puis presque immédiatement à Flessingue. Dans ce dernier port, les Anglais venaient de détruire les bajoyers de l’écluse et les revêtements en bois du bassin à flot ; et il s’agissait de réparer le bassin et de donner à l’écluse plus de largeur et de profondeur pour qu’elle pût livrer passage aux plus grands vaisseaux de l’époque.

Un batardeau isola les travaux de la mer, mais il fallait épuiser l’écluse et le bassin. Les vis d’Archimède, même avec les perfectionnements qu’elles ont reçus en Hollande, eussent été trop lentes, trop encombrantes et trop coûteuses. M. Minard songea à employer des pompes mues par une machine à vapeur. Une première application de ce système avait été faite dans l’empire français aux travaux de Cherbourg, la seconde allait se faire dans l’île lointaine de Walcheren, et elle réussit parfaitement grâce aux ingénieuses dispositions que sut prendre M. Minard.

Tout en reconstruisant les quais du bassin, il s’occupait activement des modifications délicates et hardies que l’écluse allait subir.

Le radier avait été primitivement formé, suivant la pratique hollandaise, de pilotis noyés sur 2 mètres d’épaisseur dans une maçonnerie de briques, et recouverts d’un grillage général avec deux planchers. Un plancher fut supprimé ; une cunette fut réservée au milieu du haut radier pour laisser passer la quille d’un vaisseau de ligne, et les portes ne s’appuyèrent contre le busc que par une butée de 0m.15 ; on gagna ainsi 1m.19 de profondeur. Enfin les bajoyers reconstruits en retraite sur leur première position donnèrent à l’écluse 17m.54 de largeur sur toute la hauteur, tandis que précédemment cette largeur était de 14m.51 dans le bas, de 16m.13 dans le haut.

L’écluse ainsi refaite fut livrée en 1812 à la navigation et remise en 1815 au gouvernement Hollandais ; après deux