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que, création encore récente à laquelle avaient contribué plusieurs de ses compatriotes, et il y trouva des études qui étaient en rapport avec ses goûts, et des professeurs, entr’autres Lagrange et Fourrier, qui firent sur lui une profonde impression. Il en sortit pour aller à l’École des ponts et chaussées.

Cette école se ressentait encore de sa première organisation, où elle devait former des élèves qui ne savaient en y entrant qu’un peu de calcul et de dessin.

Le corps des conducteurs, aujourd’hui si fortement constitué, ne prêtait aux ingénieurs qu’un concours très-restreint ; et les élèves, dans leurs missions annuelles, devaient presque exclusivement se familiariser avec les opérations de nivellement, les levers de plans et la pratique du calcul.

C’est ainsi que M. Minard dut d’abord coopérer aux nivellements relatifs au tracé du canal de Saint-Quentin.

Puis il commença les études du canal de Charleroi à Bruxelles ; et pour jauger les ruisseaux qui devaient alimenter le canal, il entreprit des expériences, qu’il a publiées plus tard, sur l’écoulement de l’eau par des orifices à mince paroi.

Ses études intelligentes avaient été si bien appréciées, qu’il fut chargé, comme ingénieur ordinaire, sous les ordres de l’inspecteur général Gauthey, de terminer à Paris le projet complet du canal de Charleroi, projet que le conseil des ponts et chaussées approuva en 1804, mais qui ne fut exécuté qu’en 1827 par le gouvernement Belge avec très-peu de changements.

C’est pendant son séjour à Paris qu’il connut Montgolfier aîné, ami de Désormes et de Clément, quoique bien plus âgé qu’eux ; tous quatre ils se réunissaient presque tous les dimanches, et M. Minard avait conservé une grande admiration pour l’esprit original et inventif de Montgolfier, pour sa conversation éminemment instructive, et pour son