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d’amères réflexions sur ce que coûtent à l’humanité les folies des conquérants et la soif impitoyable de la gloire militaire.

Quelques cartes ont été accompagnées de textes explicatifs séparés : telles sont ses cartes, 1o du mouvement dés céréales en 1853 et 1857, 2o de la production de la houille en Europe et de l’exportation de la houille anglaise, 3o de la circulation des voyageurs sur les chemins de fer d’Europe.

De même, en août 1867, il discutait dans une brochure les tableaux graphiques où il a représenté les résultats principaux du libre échange entre la France et l’Angleterre, et, libre échangiste, il a été heureux de faire ressortir les avantages recueillis par les deux pays.

M. Minard a encore cherché dans des mémoires spéciaux à approfondir plusieurs questions techniques dont il sentait toute l’importance.

La décomposition de certains mortiers hydrauliques par l’eau de mer fait l’objet de plusieurs articles publiés séparément ou dans les Annales des ponts et chaussées. M. Minard combat les essais de laboratoire proposés par Vicat, en insistant sur l’impossibilité de condenser l’action du temps et de réunir dans une cuve toutes les circonstances naturelles ; il ne reconnaît pour sanctionner de nouveaux produits que de longues expériences en mer libre, et c’est encore aujourd’hui la seule voie certaine.

En 1856, deux notes de la chronique des Annales appelaient l’attention des ingénieurs sur les affouillements qui s’étaient produits dans les crues récentes en amont des ponts et qui en avaient entraîné la ruine. M. Minard, dans un mémoire publié à la même époque, rappela qu’il avait signalé ce fait en 1841 dans son Cours de navigation intérieure ; il cita, comme ayant nettement professé la même doctrine avant lui, Smeaton en 1778, Mercadier en 1788. Puis, par de nombreux exemples que confirment les faits nouveaux,