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Colmar Charni.


(Spécimens récoltés sur pyramide.)

Cette variété nous a été communiquée à une époque déjà très-ancienne, par M. De Bavai père, directeur de l’École d’horticulture de Vilvorde. Depuis sa mort, le Colmar Charni a cessé de figurer sur les catalogues de l’établissement, de sorte que nous ne possédons aucun renseignement sur son origine.

S’il s’agissait d’un fruit d’automne, comme on en a une foule dans cette saison, nous n’aurions pas à nous en occuper, mais une poire à couteaux, de bonne qualité et se conservant très-bien jusqu’à la fin de l’hiver, mérite une sérieuse attention ; les bonnes poires mûrissant de mars en avril, ne sont pas encore nombreuses, et doivent trouver leur place dans un jardin bien aménagé.

Le fruit est moyen, ovoïde, tronqué à son sommet. L’épiderme vert clair, passe au jaune d’or à l’époque de la maturité. Il est fortement panaché et ombré de brun-roux, parfois légèrement coloré de rouge obscur du côté du soleil et tacheté de gros points gris saillants. Le pédoncule est gros, ligneux, brun-noir, long de 2 centimètres, implanté dans une cavité étroite et peu profonde. Le calice, ouvert, occupe une cavité assez large et peu profonde. Ses divisions sont raides, brun-noir. La chair est blanche, assez fine, demi-fondante. Son eau est suffisante, sucrée, bien parfumée.

C’est une poire de première qualité, surtout pour la saison, car sa maturité se prolonge de janvier en mars, et nous en avons souvent conservé jusqu’au mois d’avril ; il nous a paru retrouver dans cette poire quelque chose de la saveur du Bon-Chrétien d’Espagne.

L’arbre greffé sur coignassier paraît avoir peu de vigueur, s’il faut en juger par le seul exemplaire