Pomme tardive de Joncret.
Il nous serait difficile de dire l’âge de cette variété, dont nous avons pris connaissance, dans une promenade au village de Joncret (Hainaut).
L’arbre-mère est venu spontanément dans la haie du verger d’une petite ferme de cette localité. Il paraît qu’à cause de sa maturité tardive, cette pomme fut longtemps regardée comme médiocre, et tout au plus bonne à faire du vinaigre ; mais quelques fruits échappés par hasard à cette espèce d’ostracisme annuel, furent conservés jusqu’en avril et mai et découvrirent au propriétaire les bonnes qualités de la pomme qu’il avait si longtemps dédaignée.
Au mois de septembre 1863, j’ai présenté à l’exposition de la Société Linnéenne, en même temps que des pommes de l’année, des spécimens de l’année 1862, parfaitement conservés, sans autres soins que ceux habituels.
Le fruit est assez gros, arrondi, bosselé ou côté, déprimé aux deux pôles, rétréci vers son sommet et ayant son plus grand diamètre vers sa base. La peau jaune d’or, à l’époque de la maturité, est colorée de rouge-vif du côté du soleil, ponctuée de gros points gris sur toute sa surface ; panachée et lavée de gris du côté de l’ombre.
Le pédoncule, des plus courts, vert, est implanté dans une cavité lavée de gris, large à son orifice, très-profonde et très-étroite à sa base.
