Brugnon de Féligny.
Voilà bientôt deux ans que, sous le nom de Brugnon du Hainaut, ce bon fruit a été soumis à l’appréciation de la Commission Royale de Pomologie, qui l’a admis à figurer dans ses Annales. L’auteur de cet envoi n’en connaissait ni l’obtenteur, ni le lieu de naissance ; ce n’est que depuis peu et lorsque la planche était déjà lithographiée, que nous sommes parvenus à découvrir que cette variété avait pris naissance au château de Neufvilles près de Soignies, où elle porte le nom de Brugnon de Féligny.
Cette variété possède, comme la pêche d’Oignies, la précieuse faculté de se reproduire identiquement par le semis de son noyau ; l’arbre que nous connaissons, placé en espalier, est dans ce cas ; il est très-vigoureux et d’une fertilité étonnante. On prétend que dans certaines localités il produit en pyramide et en haut-vent des fruits aussi gros que ceux d’espalier, reproduits par notre peinture, nous n’avons pu nous assurer de ce fait, qui nous a paru reposer sur des on dit, et nous n’en acquerrons la certitude que lorsque nos propres semis seront plus âgés.
Les jeunes rameaux sont longs, verts, lavés de brun-rouge du côté du soleil.
Les feuilles sont amples, largement serretées ; deux glandes arrondies, jaunâtres, concaves, sont placées sur le pétiole à la base de la feuille.
Le fruit est moyen, ovale arrondi ; la peau est lisse, rouge carmin, lavée de pourpre, noire et ponctuée de gris-roux, du côté du soleil ; jaune clair ponctué de rouge cerise du côté de l’ombre. Le point pistillaire est petit, roux, saillant, souvent placé au sommet d’une petite éminence charnue. La