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Bonne Louise d’Avranches.

Synonymie : Poire de Jersey ; — Louise bonne d’Avranche ; — Bonne de Longueval.

Cette variété, qui nous est venue de France, est d’origine moderne ; nous ne la voyons figurer dans aucun des anciens auteurs ; Noisette lui-même ne la mentionne pas, bien qu’il cite une foule de poires qui, pour la plupart, lui sont bien inférieures, et cependant seraient ses contemporaines. En effet, d’après une autorité compétente, M. Prévost de Rouen, dans le Bulletin de la Société centrale d’horticulture du département de la Seine-Inférieure, cette Bonne-Louise aurait été obtenue vers 1788, à Avranches en Normandie, par M. De Longueval, et aurait porté primitivement le nom de Bonne de Longueval. C’est une variété très-productive, dont les fruits nouent en telle abondance, qu’on pourrait souvent lui reprocher, sous ce rapport, un excès qui nuit à leur développement. Nous la cultivons dans des sols et des situations très-divers et n’avons jamais remarqué une prétendue infériorité de saveur dans les sols argileux.

Le fruit est assez gros, ovale allongé, ou pyriforme pyramidal ; l’épiderme, lisse, vert clair, jaunit modérément à l’époque de la maturité ; il est coloré de rouge du côté du soleil et fortement ponctué de points gris-roux. Le pédoncule assez gros, ligneux, long de 25 à 30 millimètres, un peu arqué, est implanté dans un léger enfoncement, presqu’à fleur du fruit. Le calice, couronné ouvert, occupe une cavité peu profonde, large, arrondie et très-évasée ; ses divisions sont raides, grises. La chair est blanche, fine, fondante, demi-beurrée ; son eau est abondante, sucrée et agréablement parfumée.

Cette belle et bonne poire mûrit vers le commencement d’octobre ; elle ne blettit pas aussi promptement que beaucoup d’autres de la même saison.