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Abricot Claude Bidaut.

(Bivort.)

(Spécimen récolté sur haut-vent.)

L’abricotier cultivé en haut-vent, sous la latitude de la Belgique, manque presque toujours de donner ses fruits, s’il n’est placé dans une situation chaude et abritée ; c’est pourquoi il est abandonné par la grande culture. Ses produits si rares sur nos marchés, sont côtés à des prix inabordables à la bourse de la plupart des acheteurs. Pour obvier à cet inconvénient, nous avions déjà recommandé dans le temps d’élever l’abricotier de semis, ainsi que cela se pratique dans d’autres pays, où le climat leur est aussi défavorable que le nôtre. Les abricotiers de semis sont généralement plus rustiques, moins sujets à la gomme et résistent mieux aux intempéries que les sujets greffés ; ensuite, on peut espérer d’obtenir par ce moyen des variétés à floraison tardive, qui, échappant aux gelées printannières, noueront leurs fruits avec plus de régularité et d’abondance.

Le semis parmi lequel s’est trouvé la nouvelle variété que nous avons à décrire a été fait en 1849, de noyaux de l’abricot Précoce d’Esperen ; six plants ont parfaitement réussis et montré des fruits dès 1855, mais totalement hachés cette même année et en 1857 par la grêle, il n’a été possible de les déguster convenablement qu’en 1858. De ces semis, aucun n’était réellement médiocre, mais un seul, le no  6 a paru digne, à la commission, de paraître dans ses annales.

L’obtenteur désirait offrir la dédicace de cette variété à l’honorable M. Bidaut, secrétaire général du ministère des travaux publics et commissaire du gouvernement près de la Société Van Mons, mais sur le vœu exprimé par ce haut fonctionnaire, cet hommage d’estime et d’amitié a été rendu à son père, feu M. Claude Bidaut, ancien officier français qui, après avoir fait avec distinction les guerres de la république de 1792 à 1802, s’était fixé à Liége en adoptant la Belgique, comme seconde patrie.