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Raisin Oulliade bleu.

Synonymie : Œillade ; — Ulliade bleue ; — Espagnen.

Ce cépage est cultivé depuis longtemps dans une partie du Languedoc et de la Provence, où ses produits contribuent à la confection d’un vin de bonne qualité ; il y est également estimé comme donnant un bon raisin de table, qui se distingue par sa précocité, qualité précieuse au point de vue du climat de la Belgique. Il faut éviter de confondre cette variété avec les raisins Oulliade blancs et rouges également cultivés dans le midi de la France, mais réservés exclusivement à la vinification.

L’Oulliade bleu figurait à l’exposition nationale de 1848, à Bruxelles ; il fut spécialement remarqué par le jury et admis dès lors dans nos cultures, où il est en production depuis quelques années, placé en treille à l’exposition du midi. En 1857 et 1858, plusieurs grappes furent parfaitement mûres dès le 8 septembre, mais dans les années froides et pluvieuses, la maturité régulière a eu lieu vers le commencement d’octobre.

M. Rendu, inspecteur général de l’agriculture en France, auteur de l’Ampellographie des Vignobles français, avait déjà recommandé l’introduction de l’Oulliade bleu dans les départements du nord, comme raisin de table. La Commission royale de Pomologie, en admettant cette année ce raisin parmi les variétés avantageusement cultivables à l’air libre en Belgique, a reconnu la justesse des recommandations du savant auteur français.

C’est une vigne superbe, dont les sarments vigoureux et les feuilles remarquables par leur ampleur, attirent l’attention. Placée chez moi à côté d’un pied de Frankenthal, atteint de l’oïdium chaque année, l’Oulliade est toujours restée invulnérable à ce fléau.

Les grappes sont très-belles, sans toutefois atteindre le volume de celles du Franckenthal ; leur forme est pyramidale, ailée.