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Poire Colmar Delahaut.

(Grégoire.)

(Spécimen récolté sur pyramide.)

Il y a six à sept ans que notre collègue de Jodoigne a trouvé cette variété parmi ses semis et l’a dédiée à son jardinier.

Lors de la première dégustation que nous en avons faite, en novembre 1852, cette poire avait la forme et la saveur particulière aux Colmars, mais l’ayant dégustée une dernière fois à la fin de mars 1856, nous lui avons trouvé une saveur beaucoup plus aromatisée et ayant la plus grande analogie avec celle du Bon Chrétien d’Espagne.

Cette disposition à varier est inhérente à la nature de presque tous les fruits nouveaux ; c’est pourquoi plusieurs dégustations successives sont nécessaires avant de se fixer sur leurs qualités réelles et de pouvoir les ranger définitivement soit parmi les fruits d’automne, soit parmi les fruits d’hiver : ceci nous amènera nécessairement à étudier une autre question très-intéressante pour l’avenir de la pomologie, celle de savoir jusqu’à quel point les greffes, prises sur un arbre de semis, aussitôt sa première production, participeront par la suite à l’amélioration ou à la détérioration de la variété. Nous avons déjà acquis la preuve que sur un tel arbre, les greffes prises à son sommet sont les seules dont on doive faire usage, les autres formant des arbres moins vigoureux, moins fertiles, plus rebelles à la taille et produisant des fruits moins bons.

Le fruit du Colmar Delahaut est moyen ou assez gros, irrégulièrement pyriforme et plus ou moins bosselé. L’épiderme est rude, jaune clair à l’époque de la maturité, panaché, ponctué et ombré de brun roux et maculé de brun noir. Le pédoncule est grêle, ligneux, arqué, brun noir ; il est implanté dans une très-petite cavité, ou à fleur du fruit, et parfois déplacé d’un côté par une petite gibbosité.