Poire Doyenné crotté.
Cette poire, cultivée d’ancienne date en Belgique sous le nom de Saint-Michel crotté, était sans doute moins connue ou moins bonne en France, car ni Duhamel, ni les pomologues français ses prédécesseurs ne l’ont décrite. Couverchel la cite simplement pour mémoire et comme une sous-variété du Doyenné, dont le nom indique suffisamment le caractère principal. Elle possède cependant un mérite réel, surpasse en qualité tous les autres Doyennés, et malgré son nom peu attrayant et son défaut de pourrir sur l’arbre lorsque l’année est pluvieuse, elle est digne de tous nos soins.
Le fruit est moyen, arrondi, un peu turbiné et presque aussi large que haut. L’épiderme, plus ou moins rugueux, est taché de brun noir, panaché et ponctué de brun roux ; à l’époque de la maturité, il passe du vert clair au jaune d’or et prend une teinte un peu plus chaude du côté du soleil. Le pédoncule, gros, ligneux, brun, long de 13 millimètres, est implanté dans une cavité profonde et arrondie. Le calice, moyen, couronné, assez régulier, occupe une cavité moyenne ; ses divisions sont raides, dressées, gris-noir. La chair est blanche, très-fine, fondante, beurrée ; son eau est abondante, sucrée et fort parfumée.
Cette poire, de toute première qualité, mûrit du 15 octobre au 15 novembre et se conserve mieux que les autres Doyennés.
L’arbre, greffé sur franc, est assez vigoureux, forme de belles quenouilles ou pyramides et se charge de fruits nombreux. Ses branches à fruits sont assez longues, grêles, gris-brun.
Les supports sont moyens, longs, ridés à leur base, lisses et renflés à leur sommet, brun noisette.