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Le calice large, ouvert, à divisions verdâtres, cotonneuses, est placé dans une cavité très-profonde, évasée et bosselée à son orifice, où elle mesure 25 à 30 millimètres de diamètre.

Le pédoncule est grêle et court.

La chair, d’un blanc un peu verdâtre, est ferme, cassante d’abord, mais devient plus tard, à l’époque d’une complète maturité, tendre et moelleuse.

Ce fruit, moins bon, plus aigrelet que les précédents, a le précieux mérite de se conserver fort avant dans la saison, et de supporter impunément les longs transports que sa rusticité lui fait aisément braver. Il a donc des titres incontestables à figurer honorablement dans tous les vergers.

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III. — Court-pendu gris.

Fruit assez gros, mesurant 5 centimètres de hauteur sur 7 à 8 de diamètre, irrégulièrement arrondi, fortement bosselé et déprimé aux deux pôles, où se dessinent des éminences plus ou moins prononcées, vers la base en particulier.

Calice ouvert, à divisions brunâtres, cotonneuses, placé dans une spacieuse cavité cupuliforme.

Pédoncule, fort court, implanté dans une sorte d’entonnoir étroit et profond.

Épiderme mince, d’abord vert-clair, plus tard gris-jaunâtre et finalement jaune-terne. Il est ombré de roux autour du pédoncule, et stellulé, — non uniformément, mais par groupes, — de points gris-roux et brun-violacé.

Chair blanche, fine, ferme, d’un goût sucré-acidulé, qui rappelle assez celui de la Reinette grise.

Cette pomme, dans les circonstances les plus favorables de terrain et d’insolation, a dû à sa belle couleur jaune le nom de Court-pendu doré, qu’on lui donne quelquefois.

Elle mûrit en décembre, se garde fort tard, et convient parfaitement à tous les emplois économiques.

L’arbre, qui est vigoureux, touffu, d’une grande fertilité, ne prospère que dans un bon sol qui ne soit pas trop humide.

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IV. — Court-pendu de Tournay.

Cette pomme est réputée en Belgique l’un des plus heureux gains des habiles horticulteurs tournaisiens. Sans pouvoir garantir cette origine, nous osons du moins la proclamer sans rivale parmi les court-pendus. Aussi a-t-elle été placée au rang des meilleures Reinettes par nos voisins de l’est et du midi, qui la connaissent sous le nom de Reinette d’Orléans.

Cueillie le plus tard possible et conservée dans un lieu frais, elle ne se fane que vers le printemps. Elle peut donc, toujours assurée d’un accueil distingué, figurer sur nos tables jusque fort avant dans la saison.

De plus, l’arbre est sain, vigoureux, fertile sans alternance, et plaît à l’œil par ses belles proportions.

Le court-pendu de Tournay a beaucoup de ressemblance avec le précédent, toutefois avec plus de variations dans la forme, qui se rétrécit vers le sommet, tandis que la base présente un renflement prononcé.

Le calice, ouvert, à divisions en partie caduques, est placé dans une cavité moyenne, dont le