Page:Annales de pomologie belge et étrangère - 2.djvu/168

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Dans le midi de l’Europe, on fait un commerce important de figues, que l’on a fait sécher au soleil ou à la chaleur tiède d’un four, lorsque le temps ne permet pas d’employer le premier moyen.

Les athlètes de l’ancienne Grèce se nourrissaient presque exclusivement de figues sèches, qu’ils considéraient comme propres à entretenir et à augmenter leurs forces. De nos jours, elles sont encore la base de la nourriture des indigents de la Grèce, de la Morée et de l’Archipel. Dans cette dernière contrée, on en fait du vin, du vinaigre et de l’eau-de-vie.

Les Romains qui, sous la république, ne connaissaient que six variétés de figues, en possédaient une trentaine vers la fin de l’empire. C’est à ce fruit que les historiens rapportent la cause de la troisième guerre punique et de la guerre qu’Alexandre déclara aux Athéniens, vers le milieu du ive siècle, avant l’ère chrétienne.

Le Figuier était consacré à Saturne et à Mercure. Pline accordait aux figues de nombreuses propriétés que les modernes n’ont pas reconnues.



Figuier de Bordeaux.

Parmi les nombreuses variétés qu’a fournies le Figuier commun, le seul qu’on cultive, comme arbre fruitier, en Europe, et auquel s’applique tout ce que nous venons de dire, nous signalerons la Figue de Bordeaux, qu’on ne doit pas confondre avec la Violette de Duhamel.

L’arbre est le plus vigoureux et le plus grand de l’espèce, mais il est moins fertile que les Figuiers à fruit blanc, et les feuilles en sont plus profondément découpées, surtout celles des jeunes rameaux qui partent des souches.

C’est la variété la plus cultivée en Belgique. Elle donne deux récoltes : la première en juin et juillet ; la seconde en septembre et octobre. Les fruits d’été sont moins abondants que ceux d’automne ; mais ils sont préférés chez nous, parce qu’ils y mûrissent mieux, tandis que dans les pays plus méridionaux, on donne la préférence à la récolte d’automne.

Le fruit est pyriforme-turbiné et très-mince vers le pédoncule ; sa longueur est 8 à 9 centimètres ; il est arrondi du côté de l’œil et lavé d’un violet-obscur, picoté de jaune. Le côté de la queue est verdâtre et l’involucre est ordinairement formé de trois folioles ovales et régulières. L’ombilic est petit, jaunâtre, à cinq divisions. La pulpe est violacée sous la peau et les grains sont fauves ou rouges.

L. de Bavay.