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Verte-longue panachée.

Synonymies : Mouille-bouche, Culotte suisse.

(Spécimens récoltés sur pyramide.)

La Verte-longue est une poire fort ancienne, dont on ne connaît pas précisément l’origine ; il n’en est pas de même de sa variété panachée, dont nous donnons ici le dessin : on doit celle-ci à Merlet, qui le constate dans les termes suivants :

« J’en ai fait la découverte l’année dernière à Bandeville, où ce fruit a été trouvé aussi excellent que rare. »

L’un de ses noms lui a sans doute été donné à cause de ses panachures jaunes, très-nombreuses, tranchant avec netteté sur un fond vert persistant, souvent nuancé ou ligné de rouge.

Cette variété était fort estimée dans le xviie siècle ; elle succédait au Beurré gris dans l’ordre de maturité des bonnes poires. La Quintinie la considère comme indispensable dans les jardins, et la préfère à presque toutes ses rivales de la même époque ; mais, de nos jours, l’automne est trop riche en variétés de premier ordre, pour que nous la maintenions à ce rang ; toutefois, beaucoup d’amateurs l’ont conservée dans leurs cultures à cause de sa fertilité.

Comme la Verte-longue, la variété qui nous occupe donne ses fruits par bouquets ou trochets de 3 à 5 poires, moyennes, pyriformes, renflées vers la moitié de leur longueur, diminuant du côté de la tête, où l’œil se trouve dans un petit enfoncement ; elle finit en pointe obtuse vers la base. La queue, placée à fleur du fruit, ne tient pas fortement à l’arbre ; elle s’en détache facilement vers la fin de septembre ; on doit récolter cette poire assez tôt pour prévenir sa chute. La chair est blanche, fine, très-fondante, douce et sucrée ; son eau, des plus abondantes, lui a mérité le nom synonymique de Mouille-bouche. On reproche à cette poire de mollir assez vite ; elle doit donc être surveillée au fruitier ; sa maturité a lieu dans la première quinzaine d’octobre.

La greffe se place sur toute espèce de sujets ; toutefois l’arbre n’étant pas des plus vigoureux, le franc lui convient mieux que le coignassier ; il produit beaucoup en espalier, même aux expositions du couchant et du nord ; mais on le cultive ordinairement en pyramide. La saveur de ce fruit est plus relevée dans les terrains chauds et légers que dans les sols froids ou humides.