Page:Annales de philosophie chrétienne vol 40, 1850.djvu/332

Cette page a été validée par deux contributeurs.

dans les songes. — Je regarde l’étude de la doctrine de Bouddha comme une fleur qui est devant les yeux. — Je regarde les contemplations extatiques comme une colonne aussi ferme que la montagne Soumiry. — Je regarde la poursuite du Nirvan(332-1) comme une veille pendant le jour et pendant la nuit. — Je regarde la rectitude et la fourberie comme un bal de six dragons. — Je regarde la classe des gens paisibles et tranquilles comme un champ où germent les vérités. — Je regarde les mutations de la fortune comme l’arbre des quatre saisons(332-M). »

Les Biktcho ayant entendu les enseignemens que Bouddha venait de prononcer, tous, pleins de joie, se mirent à sa suite.




EXTRAIT DES ANNALES CHINOISES SUR LA VENUE D’UN SAINT EN OCCIDENT.


La 24e année du roi Tcheou-tchao, qui est celle du tigre vert, 8e jour de la 4e lune, une lumière, apparaissant au sud-ouest, illumina le palais du roi. Le roi, voyant cette splendeur, interrogea les sages habiles à prédire l’avenir  ; ces sages lui présentèrent les annales, où il était écrit que cela présageait que, du côté de l’occident, apparaîtrait un grand SAINT, et que 1,000 ans après sa naissance, sa religion se répandrait dans ces lieux(332-N).

(332-M). Après plusieurs sentences très-belles sur la vanité des choses de ce monde, on remarquera le principe de l’illuminisme et du panthéisme posé dans la contemplation extatique, et dans les vérités qui sont en germe dans notre âme. Ce sont les principes du panthéisme allemand et de l’éclectisme français. La philosophie n’a pas fait un pas depuis cette époque. Pourquoi faut il que ces principes se trouvent exprimés ou sous-entendus dans nos philosophies catholiques ?

(332-N). Ce roi est Tchao-vang, de la dynastie des Tcheou. La 24e année de son règne correspond à la 1028e avant J.-C ; c’est l’époque précise de la naissance de Salomon. Il y a une chose essentielle à observer dans ce récit, c’est qu’il y avait un livre des Annales où était consignée la promesse qu’une étoile, ou lumière, apparaîtrait lors de la naissance du SAINT. Il faut se rappeler encore que Balaam avait dit, environ 400 ans auparavant, une étoile sortira de Jacob. Il ne faut donc pas tant s’étonner que les mages de la Perse attendissent cette étoile, qui les conduisit au berceau de Jésus.

(332-1). Le Nirvan est l’apothéose bouddhique, et non pas le nihilisme, comme l’ont cru plusieurs savans.