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27. — Bouddha prononça ces mots en présence de tous les Charmanas : « Garde-toi de regarder les femmes… Si tu te rencontres avec elles, que ce soit comme n’y étant pas. Garde-toi de parler avec les femmes ; si tu parles avec elles, veille avec soin sur ton cœur… Que ta conduite soit irréprochable, te disant intérieurement : Moi qui suis un Charmana résidant dans ce monde fangeux, je dois être semblable à la fleur de nénuphar, qui ne contracte pas de souillures au milieu du cloaque. Si c’est une vieille femme, pense que c’est ta mère ; si c’est une personne âgée, pense que c’est ta sœur aînée… Si c’est une jeune, pense que c’est ta sœur cadette… Si ce sont de jeunes enfans, traite-les avec les égards convenables… Et si quelque sentiment déréglé vient à surgir dans ton cœur, recueille-toi profondément, te disant à toi-même : « Des pieds jusqu’à la tête, qu’y a-t-il dans cette personne ?… Malice et impureté… C’est un réceptacle de toutes sortes d’immondices, voilà tout. » Repousse ces mauvais sentimens en répétant intérieurement ces paroles(326-C).

tous ces professeurs de philosophie qui ont fondé toute la morale sur les idées innées, sur la conscience, c’est-à-dire sur le sentiment ou particulier ou général, et toute la philosophie sur la raison, c’est-à-dire encore sur le sentiment propre. En fait de dogme et de morale, il faut que le sentiment propre ou particulier se conforme à la loi de Dieu, c’est-à-dire à la révélation positive, laquelle n’a jamais manqué à l’homme ; car dès le commencement il a fait connaître sa volonté positive, il a donné sa loi ; et les hommes, fondateurs des peuples, l’ont portée partout. Ce qu’il y « de vrai dans les préceptes de Bouddha, ce n’est pas l’auteur, quel qu’il soit de ces préceptes, qui l’y a mis. Il ne les a pas inventés, il les a trouvés dans la tradition. L’esprit propre, ou la raison, n’est pas éteint ou supprimé pour cela ; c’est lui qui accepte, reçoit ; puis examine, discerne.

(326-C). Il y a là une admirable doctrine sur la pureté qui doit présider aux rapports des hommes et des femmes ; ces pensées de mère, de sœur, de respect pour les jeunes enfans, tout cela est admirable de sainteté ; et il nous serait facile de trouver des textes semblables dans saint Jérôme et dans bien d’autres Pères. Les dernières paroles, bien qu’exagérées, nous font voir combien la femme est méprisée de tous ceux qui ne sont pas chrétiens ; elles prouvent surtout combien le souvenir de la part que la femme avait prise à la chute primitive, était vivant dans les souvenirs de l’Orient.