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10. — Bouddha, manifestant sa doctrine, prononça ces mots : Au-dessus du ciel, il y a 20 choses difficiles : 1o étant pauvre et dans l’indigence, accorder des bienfaits, c’est difficile ; 2o étant riche et élevé en dignité, étudier la doctrine, c’est difficile ; 3o ayant fait le sacrifice de sa vie, mourir véritablement, c’est difficile ; 4o obtenir de voir les prières de Bouddha, c’est difficile ; 5o avoir le bonheur de naître dans le monde de Bouddha, c’est difficile ; 6o transiger avec la volupté, et vouloir être délivré de ses passions, c’est difficile ; 7o voir quelque chose d’aimable et ne pas le désirer, c’est difficile ; 8o ne pas se porter vers ce qui est lucratif et honorable, c’est difficile ; 9o être injurié et ne pas s’irriter, c’est difficile ; 10o dans le tourbillon des affaires, se conduire avec calme, c’est difficile ; 11o étudier beaucoup et approfondir, c’est difficile ; 12o un homme qui n’a pas encore étudié, ne pas le mépriser, c’est difficile ; 13o étouffer et extirper l’orgueil de son cœur, c’est difficile ; 14o rencontrer un bon et un habile maître, c’est difficile ; 15o pénétrer les secrets de la nature et approfondir la science, c’est difficile ; 16o n’être pas ému par un état de félicité, c’est difficile ; 17o s’éloigner du bien et vouloir marcher dans la sagesse, c’est difficile ; 18o décider les hommes à suivre leur conscience, c’est difficile ; 19o que le cœur aille toujours d’un pas égal, c’est difficile ; 20o ne pas médire, c’est difficile(286-K).

Thibet, de Lamas, d’Ioghis et de Brahmanes, lesquels ont concentré, entre les mains, la plus grande partie des biens de ces peuples.

(286-K). Il faut noter ici le 12e cas où il est enseigné qu’il est difficile de ne pas mépriser un homme qui n’est pas instruit de la doctrine bouddhique ; c’est le contraire de ce que dit Jésus : « Heureux les esprits doux, parce qu’ils posséderont la terre(286-1) ; » et le 18e où l’on ramène toute la perfection à suivre sa conscience, précepte qui a passé dans nos philosophies catholiques. On comprend bien cela chez les bouddhiques où la conscience humaine fait partie de Dieu, mais pour les catholiques qui ont la loi extérieure et positive de Dieu; les renvoyer à leur conscience, c’est supprimer le précepte positif de Dieu, et peser les principes du panthéisme où la société se trouve plongée en ce moment.

(286-1). Matth., v. 4.