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généralement mieux une pièce d’or, réputée ne valoir que vingt francs, que quatre pièces d’argent de cinq francs. On s’éviterait tous ces embarras si, sans prétendre fixer la valeur nominale des pièces d’or, on se bornait à avertir, par l’empreinte, qu’elles ont tel poids et tel titre, en laissant au public le soin, de régler et de varier, suivant les circonstances, les conditions de l’échange de ces pièces contre la monnaie d’argent[1]. C’est de cette manière que l’or d’Espagne circulait en abondance dans nos départemens méridionaux, il y a environ vingt-cinq ans, sans qu’il en soit résulté le moindre inconvénient.

Il y aurait sans doute beaucoup de choses encore à dire sur ce sujet, que je n’ai guère qu’ébauché ; mais la destination assignée à ce qu’on vient de lire m’avertit assez que, peut être, je ne me suis déjà que trop étendu. Toutefois, si cet essai, tout imparfait qu’il est, est accueilli avec quelque indulgence, je pourrai, dans les volumes de l’annuaire qui suivront celui-ci, essayer de traiter d’autres sujets analogues[2].

  1. J’ai vu, dans le temps, une mauvaise chanson contre Bonaparte, où on lui reprochait, entre autres choses, d’avoir fait déclarer l’or marchandise. C’était lui faire honneur d’une idée très-saine qui ne lui appartenait pas.
  2. Je me proposais de mettre, dans l’annuaire de 1827, un article sur l’intérêt de l’argent. Le sort d’une première tentative n’a pas dû m’encourager à un autre tentative beaucoup plus épineuse encore, pour qui ne veut pas trahir ce qu’il croit la vérité. Si j’en ai le loisir, je pourrai, dans le présent recueil, essayer ce nouveau sujet qui se lie naturellement à celui des monnaies.