est à peu près sans prix ; parce que, bien que tout le monde la recherche, son abondance surpasse de beaucoup le besoin qu’on en a, il est probable néanmoins que, dans la nuit qui mît fin à la bataille de Pavie, François I.er aurait payé de beaucoup d’or un seul verre d’eau potable ; et si quelquefois nous donnons plus à une prima dona qu’à un Maréchal de France, c’est tout simplement parce qu’à Paris beaucoup de gens se plaisent à entendre bien chanter, et qu’apparemment parmi nous les excellentes voix sont beaucoup plus rares que les grands talens militaires[1].
Faute d’avoir suffisamment réfléchi sur toutes ces matières, beaucoup de gens se font, au sujet des monnaies, des idées tout à fait étranges. Suivant eux le droit de battre monnaie et d’en fixer la valeur est la prérogative exclusive du Prince ; cette valeur est uniquement l’effet de l’empreinte qu’il y fait appliquer ; la monnaie n’est pas même proprement une valeur, mais un simple signe de valeur ; de telle sorte que la totalité des espèces, circulant dans un état, représente aussi la valeur totale des choses commerçables qu’il possède ; d’où il suit qu’un pays est d’autant plus riche qu’il possède un plus grand nombre d’écus, et qu’en conséquence un gouvernement doit mettre tous ses soins à soutirer ceux de l’étranger et à empêcher l’exportation des siens. Examinons sommairement ces diverses assertions.
- ↑ M.me Saint-Huberti traitant avec l’impératrice Catherine, pour des représentations à donner sur le théâtre de Pétershourg, élevait ses prétentions un peu haut. Mais je ne donne que tant, lui dit l’Impératrice, à mes Felds-Maréchaux ; eh bien, Madame, lui répartit l’Actrice, faites chanter vos Felds-Maréchaux.
vers emplois de la société par une constante multipliant une fraction dont le numérateur serait le revenu que l’emploi rapporte, et le dénominateur le travail qu’il exige.