Page:Annales de mathématiques pures et appliquées, 1827-1828, Tome 18.djvu/142

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vues philosophiques de l’auteur sur le principe de la dualité[1], on avouera que, d’après l’importance même qu’il leur accorde, nous avions quelque droit d’espérer qu’il ne tairait pas ce que nous avons fait dans ce genre de recherches. Nous professons au surplus, envers sa personne et son caractère, une trop haute estime pour ne pas croire qu’il serait revenu, dans les numéros suivans des Annales, sur ce qui nous concerne[2], et nous eussions gardé presque indéfiniment le silence sur l’objet de la présente réclamation, si l’article inséré à la pag. 275 du Bulletin des sciences de 1827, n’était pas rédigé de manière à laisser croire aux géomètres qu’en effet nos recherches sont postérieures à celles de M. Gergonne. L’auteur de cet article est d’autant plus excusable d’ailleurs, que l’omission, dans les Annales de mathématiques, de la date de la présentation du mémoire sur la théorie générale des polaires réciproques, la suppression d’une partie de la lettre d’envoi de l’analyse de ce mémoire, enfin les réflexions même dont M. Gergonne a jugé

  1. M. Poncelet qui a étudié d’une manière toute spéciale la réciprocité des propriétés des lignes et surfaces courbes aurait dû, ce me semble, s’exprimer ici d’une manière plus décisive. S’il n’est pas sûr de son fait, pourquoi accuse-t-il ? S’il l’est, au contraire, pourquoi ne montre-t-il pas où est la faute ? Cela serait beaucoup moins désobligeant que des insinuations obliques. Je reviendrai plus loin sur ce sujet.
    J. D. G.
  2. Ii se peut que, parmi les nombreux tbéorèmes que j’ai démontrés, quelques-uns se trouvent dans le Traité des propriétés projectives, où les recherches sont assez difficiles à faire, à raison du grand nombre des résultats de détail qu’il embrasse ; mais je m’étais mis, ce me semble, à l’abri de tout reproche sur ce point, en déclarant formellement, dès le début, que j’avais beaucoup moins en vue de découvrir des théorèmes nouveaux que d’indiquer une méthode nourelle et facile, propre à démontrer un grand nombre de théorèmes connus.
    J. D. G.