Quoique les deux mémoires de M. Gergonne, que nous venons de citer en dernier lieu, renferment, quant à l’objet en discussion, beaucoup de conséquences qui, suivant nous, sont plus que sujettes à controverse, et dont la publication peut faire tort aux
vrier, qui contenait le reste du mémoire. J’ai fait paraître l’analyse du mémoire de M. Poncelet dans celle de mars, et M. Poncelet lui-même sera forcé de convenir, malgré sa préoccupation et ses préventions, qu’il m’eût été difficile de faire plus de diligence, Certes, les géomètres qui me font l’honneur de correspondre avec moi ne sont pas tous toujours traités avec autant de faveur. Que doit penser, d’après cela, M. Poncelet de MM. les commissaires de l’Académie qui, depuis trois ans, paraissent ne point avoir présenté encore leur rapport sur son mémoire ?
Il m’était donc impossible de citer les nouvelles recherches de M. Poncelet, dans un mémoire que j’écrivais sans en avoir connaissance. Je l’ai pourtant cité une fois, et j’aurais désiré pouvoir le faire plus souvent, mais, si l’on veut bien comparer mon mémoire avec l’analyae du sien, on reconnaîtra aisément que les idées qui ont présidé à la rédaction de ces deux écrits n’ont presque aucune analogie entre elles. Je n’ai emprunté à M. Poncelet que l’art de doubler les théorèmes, à l’aide de la théorie des polaires réciproques ; et, si j’ai négligé de répéter en cet endroit qu’il est l’auteur de cette théorie, c’est que je l’ai dit tant d’autres fois, c’est que son nom me paraît tellement identifié avec elle, que j’ai regardé la chose comme superflue. C’est ainsi qu’aujourd’hui, par exemple, on invoque sans cesse la théorie des pôles, sans rappeler à qui elle est due, et les propriétés du triangle rectangle, sans nommer Pythagore.
Je donnerai, à la suite de cet extrait, puisque M. Poncelet y attache tant d’importance, le préambule et le post-scriptum de son analyse, et le lecteur pourra voir alors si ce n’était pas bien plutôt dans l’intérêt de M. Poncelet que dans le mien que j’avais cru ne devoir pas les publier. J’ai d’autant plus lieu présentement de regretter cette suppression qu’elle a entraîné celle de la date de la présentation du mémoire à l’Académie, laquelle, se trouvant indiquée dans le préambule, a été dès lors écartée de mes yeux. Au surplus tout ce quiproquo aurait été évité si, dès 1824, M. Poncelet m’avait fait l’honneur de m’adresser son analyse ; les Annales y auraient gagné un article fort piquant, et tous les miens n’eussent ainsi paru qu’après celui-là.