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RÉFLEXIONS

à-dire, par la quantité totale de mouvement acquise par ce mobile. La quantité de mouvement infiniment petite communiquée au mobile à chaque instant dépend, à la fois, des valeurs qu’ont, à cet instant, la force élastique des gaz, la vitesse de ce mobile et les résistances qui peuvent gêner son mouvement. Une foule de circonstances étrangères à la qualité de la poudre peuvent d’ailleurs influer sur sa force élastique ; et tels sont par exemple le volume et la figure de l’espace qui la contient, l’état de plus ou moins grande compression où elle s’y trouve, l’endroit et la manière dont le feu y est appliqué, etc, etc.

Nous ne nous occuperons uniquement ici que de ce qui concerne les effets de la poudre dans les bouches à feu.

Supposons donc une charge de poudre placée au fond de l’âme cylindrique d’un canon et surmontée d’un projectile. Au moment où l’inflammation commence, les gaz qui se forment et qui cherchent à se dilater dans tous les sens poussent à la fois le projectile et le canon, dans des directions contraires.

Pour examiner d’abord le cas le plus simple, supposons l’axe de la pièce horizontal, les centres de gravité du canon et du boulet placés sur cet axe, le boulet sphérique ou cylindrique et le vent nul. Imaginons encore que le canon soit posé sur un plan horizontal, sur lequel il puisse glisser librement, sans qu’aucun obstacle s’y oppose. Faisons enfin abstraction de toute résistance, et négligeons en outre la circonstance du gaz qui s’échappe par le canal de la lumière. Chacun des deux corps ne recevra ainsi de la poudre qu’une impulsion rectiligne et horizontale.

L’opinion généralement adoptée est que les quantités de mouvement communiquées pendant le même temps au boulet et au canon sont égales entre elles.

Je n’en citerai qu’un exemple. M. Petit (Annales de chimie, tome VIII, page 296) veut avoir l’expression de la force vive que la poudre communique dans son explosion ; force vive qui est représentée par et désignant les masses respectives du canon