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DE LA LANGUE
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au lieu de cinq. On conviendrait que le caractère o vaudrait zéro, un, deux, trois, etc., suivant qu’il se trouverait écrit sur la première, la seconde, la troisième, la quatrième, etc. ligne ; la portée serait divisée, par des barres transversales équidistantes, en mesures dont la première serait destinée à recevoir les unités, la seconde les dixaines, la troisième les centaines, etc. ; mais ce serait là faire le contraire de ce qu’a fait J. J. Rousseau, qui a cherché, à l’inverse, à nous dispenser d’un papier particulier pour écrire la musique.

Une nomenclature qu’on peut regarder comme bien faite, et d’autant mieux faite qu’elle est toute française, c’est celle des unités fractionnaires des divers ordres ; et encore faut-il qu’on en ait, des l’origine, gâté l’uniformité. Puisqu’on dit un cinquième, un sixième, un septième, etc., d’unité ; pourquoi, au lieu de dire un demi, un tiers, un quart, ne dirait-on pas également un deuxième, un troisième et un quatrième ? Que si l’on objecte que cela pourrait se confondre avec la dénomination des nombres ordinaux, je répondrai que cette confusion serait également à craindre pour les dénominations usitées, au-delà de la fraction un quart, et que pourtant jamais personne ne s’en est plaint.

Je passerai présentement aux noms imposés aux opérations de calcul, et aux divers élémens qu’on y considère. Il y a entre ces opérations des analogies très-importantes et très-dignes de remarque ; analogies qui, plutôt et mieux observées, auraient obtenu, à d’autres qu’à Néper, et bien long-temps avant lui, la gloire de la découverte de l’ingénieuse et utile invention des logarithmes. Mais comment ces analogies auraient-elles pu être remarquées, lorsque rien dans le langage ne les laissait soupçonner ?

Dans toute opération de calcul, on ne devrait jamais considérer plus de deux nombres donnés servant à en déterminer un troisième ; et c’est fort mal à propos qu’on définit l’addition l’art de trouver un nombre égal à la réunion de plusieurs autres. Quelle