Page:Annales de mathématiques pures et appliquées, 1813-1814, Tome 4.djvu/45

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
41
MÉTALLIQUES.

10. Il y aurait encore plusieurs préceptes de pratique à indiquer ici, mais on se bornera au point le plus essentiel. Comme la force qui agit sur le mécanisme est proportionnelle à la variation de la température, et qu’un frottement, quelque petit qu’il soit, demande une force finie pour être surmonté, on voit qu’il y aura toujours, dans la machine, une inexactitude d’autant plus grande que la résistance à vaincre le sera elle-même. On doit donc s’attacher, avec un soin extrême à diminuer toutes les causes de frottement. Donner au rouage la plus grande liberté, alléger les roues et l’aiguille, réduire la grosseur des pivots, employer un ressort spiral très-faible ; éviter tout contact entre l’aiguille et le cadran ou la glace qui le recouvre, tels sont les principaux moyens de parvenir à ce but.

On voit que la construction des thermomètres métalliques exige des considérations dont les résultats ne pourraient pas toujours être connus par l’expérience et le tâtonnement ; ce qui explique pourquoi des artistes, habiles d’ailleurs, n’ont obtenu, dans ce genre, que des produits imparfaits quant à l’exactitude. Quelques essais dirigés sur les principes qu’on vient de présenter ont été plus satisfaisans ; et on croit pouvoir assurer qu’avec un peu de soin, les artistes obtiendraient une précision, sinon assez parfaite pour des expériences très-délicates, du moins suffisante dans bien de cas, et pourraient ainsi offrir aux observateurs une nouvelle espèce de thermomètre que sa forme portative leur rendrait très-commode en voyage, et dans les excursions où le transport des instrumens est souvent un sujet d’embarras.

Paris, le 27 février 1813.



Séparateur