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THERMOMÈTRES


entre les molécules et à l’élasticité de ces mêmes molécules. Cet effet est très-apparent sur l’instrument dont nous nous occupons. Si on le met en action de manière que l’aiguille ait un mouvement sensible et qu’on lui fasse subir un léger choc, pour lequel il convient d’employer un corps dur, on verra l’aiguille faire un saut, dans le sens de sa marche, puis rester stationnaire pendant tout le temps qu’il lui aurait fallu pour parcourir l’espace qu’elle a franchi. Et ce qui prouve que cet effet ne provient pas, au moins en totalité, du frottement externe, comme on pourrait d’abord le penser, c’est la régularité qu’on y observe. L’espace dont il s’agit paraît être de à ° centigrade, pour la lame dont les dimensions sont données au n.o 3. Ces limites seraient beaucoup plus écartées, si une cause aussi variable que le frottement externe exerçait la principale influence dans l’effet en question.

On peut ajouter que la même résistance a lieu relativement au changement de figure qui provient d’une autre cause que la variation de la température ; par exemple, de la propre pesanteur du corps. En effet, si, en maintenant le thermomètre dans un plan vertical, on le fait tourner autour de l’axe de l’aiguille, la température demeurant constante, la pesanteur des parties mobiles de l’instrument, particulièrement celle de la lame, produira un changement de figure d’où naîtra un mouvement dans l’aiguille. Pendant ce mouvement, on pourra faire l’expérience dont nous venons de parler, et on obtiendra le même effet. Cette variation dans l’indication de l’aiguille, suivant la situation du thermomètre est, au reste, un défaut qu’on doit corriger, afin que l’instrument soit comparable à lui-même dans toutes les positions. On y parvient facilement, en adaptant sur l’axe de la roue (fig. 3) un petit contre-poids, semblable au bras On observera la position dans laquelle l’action dont il s’agit de corriger l’effet est à son maximum. La direction du contre-poids devra alors être horizontale, et dans le sens où l’action de la pesanteur contrarie celle de la lame. Le poids de cette petite correctrice se détermine facilement par l’expérience.