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CIRCULATION DU SANG.

ANALISE APPLIQUÉE.

Essai d’application de l’analise algébrique au phénomène
de la circulation du sang ;
Par M. Kramp, professeur, doyen de la faculté des sciences
de l’académie de Strasbourg.
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I. Soumettre à l’analise littérale le mouvement du sang dans les vaisseaux du corps animal, c’est là un problème auquel, depuis plus d’un siècle, on paraît avoir renoncé. Les efforts de Borelli, Keil, Jurin, Sauvages, Bernoulli et autres hommes célèbres sont connus ; leurs longues démonstrations, fondées sur une application vicieuse de principes qui pouvaient être justes en eux-mêmes, n’ont conduit à aucun résultat certain ; leurs ouvrages sont oubliés et le terme même d’Iatromathématicien est tombé en mépris. Au milieu de cette immense variété de forces qui agissent ensemble dans les corps vivans, tant animaux que végétaux, il existe pourtant quelques lois certaines qui permettent d’appliquer à la physiologie du corps animé, les principes généraux de l’équilibre et du mouvement ; c’est ce que je me propose d’assayer dans ce mémoire.

2. Imaginons une masse quelconque, lancée par une force de projection quelconque, et qui, après avoir éprouvé à chaque instant l’effet des forces accélératrices et retardatrices qui auront pu agir sur elle, ait acquis, au bout du temps la vitesse Désignant par la somme des forces accélératrices, et par la somme des forces retardatrices, on aura équation qui ne repose sur