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CORRESPONDANCE.

CORRESPONDANCE.

Lettre de M. Serres, professeur de mathématiques à
l’école de Sorèze,
Au Rédacteur des Annales ;
≈≈≈≈≈≈≈≈≈

Monsieur,

J’ai lu, avec intérêt, dans le numéro du mois d’août dernier de vos Annales, page 41 le mémoire de M. de Maizière, sur les limites des racines des équations ; et j’ai eu lieu, plus d’une fois, d’admirer la sagacité de son auteur. Mais j’ai été étrangement surpris, lorsque, tombant par hasard sur une équation particulière, dont les racines sont 2, 4, 6, j’ai cependant trouvé, pour limite, en vertu de la 3.e observation, qui m’a suggéré l’idée de mettre l’équation sous la forme Le facteur trinôme étant essentiellement positif ; j’ai dû en conclure que je pouvais regarder les trois premiers termes comme positifs, et prendre pour limite Cette conclusion ne pouvant s’accorder avec la racine 6, j’ai pensé qu’il devait y avoir quelque vice dans cette troisième observation ; et voici à quel résultat mes réflexions sur ce sujet m’ont conduit.

Il ne saurait être permis de dénaturer le 1.er terme de l’équation, pour le grouper avec les deux suivans, à moins que toute l’équation ne puisse se décomposer en plusieurs groupes positifs, comme au n.o 6 des observations. En effet, la démonstration générale, qui donne la limite porte essentiellement sur ce que le 1.er terme seul , en vertu de cette limite, est rendu plus grand que