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VARIÉTÉS.

et que, si je n’avais pas mis, en titre de mes articles : Réfutation de la méthode proposée par M. Wronski, etc., c’était par pure courtoisie ; que c’était la un de ces ménagemens que prescrit l’urbanité française, mais qui paraissent être tout à fait étrangers à M. Wronski. Il prétend, dans son ouvrage, avoir donné le premier une méthode de résolution des équations qu’on ne soit pas obligé de modifier pour le quatrième degré ; j’ai dû observer que Bezout l’avait fait avant lui ; et qu’en outre ce géomètre avait réparti les racines de l’unité, entre les diverses valeurs de l’inconnue, de la manière qu’il le fait lui-même. Quant à la distinction que M. Wronski cherche à établir, entre la forme et la nature des racines, j’avoue que je ne la comprends pas bien nettement, et qu’il me semble même que la forme des racines d’une équation en détermine aussi la nature. Si pourtant il entend par là qu’il a été le premier à apercevoir que chaque racine, devait renfermer des radicaux de son degré et de tous les degrés inférieurs, il se trompe encore en ceci ; car Bezout, en particulier, a pris beaucoup de soin à mettre cette vérité dans tout son jour.

Je n’ai pas seulement donné la méthode que j’ai cru devoir substituer à celle de M. Wronski comme plus courte et plus directe ; je l’ai principalement présentée comme portant avec elle sa démonstration, c’est-à-dire, en d’autres termes, comme n’étant point une énigme. Du reste, partant du même point que M. Wronski, tendant au même but que lui, admettant tout ce qu’il admet et uniquement ce qu’il admet, ne faisant enfin que des calculs rigoureux et conformes à la composition connue des équations ; tout le monde conviendra, je pense, que, si mon procédé n’obtient pas de succès, le sien ne saurait en obtenir davantage ; à moins cependant qu’il n’ait découvert, entre les racines de l’unité, des relations inaperçues jusqu’à lui ; ce qu’il ferait bien alors re nous révéler.

M. Wronski, en se retranchant derrière ses équations fondamentales, prend, en effet, un poste très-sûr, dans lequel il y a peu d’apparence que personne soit jamais tenté de l’aller forcer ; la