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PRINCIPE.


donner à l’Acoustique une face toute nouvelle[1], pense que la coexistence des sons dans une corde vibrante ne peut point être considérée comme la base de l’harmonie. Nous allons exposer en peu de mots les raisons sur lesquelles est appuyé son sentiment, et nous hasarderons là-dessus quelques observations.

L’élasticité dans les corps est une qualité indispensable pour la production, comme pour la propagation du son. Or, l’élasticité a pour cause ou la tension des corps flexibles et non rigides, ou la compression, ou le ressort naturel des corps doués d’une rigidité interne. Les corps sonores, affectés de l’une de ces trois sortes d’élasticité, peuvent être considérés sous plusieurs dimensions. Les corps non rigides d’une seule ou de deux dimensions, sont les cordes et les membranes tendues ; les corps naturellement élastiques sont des verges ou des plaques de matière rigide et à ressort. La différence dans les causes de l’élasticité en apporte une très-grande dans les lois des vibrations sonores : de là une multitude de phénomènes curieux dont chaque ordre est déterminé par la nature du corps sonore mis en action.

La loi des sons coexistans dans celui d’une corde vibrante non rigide est, comme nous l’avons dit, quant au nombre des vibrations, celle des nombres,

etc.,

et, quant aux longueurs des parties vibrantes, celle des rapports,

, etc.

Les vibrations d’une membrane tendue semblent présenter quelque analogie avec celles du cas linéaire ; mais, dans l’état actuel de l’A-

  1. Voyez son Traité d’Acoustique ; Paris, chez Courcier, 1809 ; et le Rapport fait à l’Institut par la classe des Sciences mathématiques et physiques, et par celle des Beaux-Arts, dans les séances des 13 février et 18 mars 1809.