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DE L’HARMONIE.


cipe de Rameau, et au nombre desquels était d’Alembert, n’en soupçonnaient pas davantage[1]. Mais on sait que le son fondamental d’une corde vibrante entraîne la coexistence d’une série de sons aigus représentés, quant au nombre des vibrations simultanées, par la suite indefinie des nombres naturels etc., tels qu’on les obtient en divisant le monocorde selon cette même suite de parties.

Rameau avait cru trouver dans le fait de la résonnance harmonieuse de la corde vibrante, le fondement de toute la musique, et le germe de toutes ses règles : on sait comment il en a dérivé son fameux système de la Basse fondamentale.

Tartini fit revivre en Italie une expérience déjà connue en Allemagne et en France, celle de la reproduction du son générateur par la résonnance simultanée de deux quelconques de ses produits : expérience qui présentait une sorte de démonstration inverse du premier principe de la résonnance, et de laquelle Tartini a déduit un système ingénieux.

D’autres systèmes analogues, différens ou même opposés entre eux, ont paru successivement, et l’on a cherché, par une infinité de voies, quels devaient être les élémens primitifs de la musique.

L’abbé Feytou nous paraît être celui qui a répandu le plus de jour sur cette matière, par une suite d’expériences judicieuses et par les raisonnemens qu’il a employés à en développer et à en appliquer les conséquences. Il a pris pour fondement de sa théorie le fait de la coexistence des sons aigus etc., dans le son fondamental pris pour unité. On a contesté plus d’une fois la légitimité de cette base, non quant à la certitude du fait, mais quant à son importance et à ses applications.

M. Chladni, savant physicien, à qui l’on doit des découvertes aussi neuves qu’intéressantes dans la physique du son, et qui vient de

  1. Rapport fait à l’Académie royale des sciences, le 10 décembre 1749.