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ples particuliers, ils y trouveront des lumières pour toutes les situations où se trouve l’homme en société.

Nous avons dit au commencement de cet article, que nous ne savions rien de la vie privée de M. J.-B. Say ; mais nous avons trouvé dans les journaux de Paris le discours que M. Charles Dupin a prononcé sur la tombe de son ami, et nous en extrayons les renseignements qu’on va lire.

M. J.-B. Say naquit à Lyon, en 1767, d’une famille honorablement adonnée au commerce. À l’époque de la révolution française, Mirabeau s’adjoignit M. Say pour collaborateur, à la rédaction du Courrier de Provence.

Quelques années plus tard, Clavières, devenu ministre des finances, choisit pour secrétaire, Je collaborateur de Mirabeau. Peu après M. Say rentra dans la vie privée.

Ce fut au fort de la terreur qu’il commença, de concert avec Champfort et Guinguené, la décade philosophique et morale, qui eut beaucoup de succès.

Lors de l’expédition d’Égypte, il fut choisi par Napoléon pour former la bibliothèque qui devait le suivre.

Il revient en France, le Directoire s’écroule, le Consulat commence. Après le consulat à vie, vient l’empire. M. J.-B. Say vote contre. Il est éliminé par le coup d’état de 1804.

Deux de ses élèves, qui s’étaient formés par la lecture de ses premiers ouvrages, MM. Comte et Dunoyer, reproduisirent les doctrines de leurs maîtres, dans la publication du Censeur Européen, courageux en 1814, héroïque en 1815.